Mozambique : Au nord, les djihadistes perdent du terrain, mais « la sécurité reste précaire »

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« Si les gens reviennent, nous envisagerons également la possibilité que des missionnaires y retournent. Mais pour nous, le thermomètre sera de comprendre le degré de sécurité réelle. »

Le nord du Mozambique est en proie aux conflits armés et à l’insécurité depuis trois années. Les populations ont été contraintes de fuir leurs habitations, laissant les villes mais aussi leurs ressources, aux insurgés, comme à Pemba en mars 2021.

Mais des contingents du Rwanda et de la Communauté de développement de l’Afrique australe ont mené une offensive dans cette région. Trois zones du Cabo Delgado vivent désormais un retour au calme et une reprise de la vie économique.

Au début du mois d’août, Mocimboa da Praia, port mozambicain stratégique et cible de la première attaque djihadiste en 2017, aux mains des insurgés depuis un an, avait été libéré. « Un bastion majeur de l’insurrection [...], a été prise par les forces de sécurité rwandaises et mozambicaines », avaient alors affirmé sur Twitter les forces rwandaises.

Mais si plusieurs zones du nord du Mozambique ont depuis été reprises aux djihadistes, « la sécurité reste précaire ». C’est en tous cas ce qu’affirme Mgr António Juliasse Ferreira Sandramo, l’Administrateur Apostolique de Pemba, capitale de la province de Cabo Delgado, dans un entretien avec l’Agence Fides.

« La sécurité est encore précaire. La première chose que nous devons vraiment faire est de garantir que les gens puissent revenir en toute sécurité pour reprendre leur vie en toute confiance. Mais je pense que nous avons encore besoin de temps. »

Il se rappelle du bombardement de l’église et cherche toujours une réponse, « qui a détruit l’Église ».

« La destruction est venue d’en haut, des bombardements par hélicoptère. Tant à Muidumbe qu’à Mocímboa da Praia. La question est la même : qui a détruit l’Église ? »

Pour António Juliasse Ferreira Sandramo, les missionnaires ne peuvent pas encore revenir sur place. Il conditionne leur retour quand « le degré de sécurité réelle » sera connu.

« Si les gens reviennent, nous envisagerons également la possibilité que des missionnaires y retournent. Mais pour nous, le thermomètre sera de comprendre le degré de sécurité réelle. »

Mgr Sandramo rapporte cependant que l’Église est présente aux côtés des déplacés, leur apportant une aide humanitaire en travaillant en étroite collaboration avec l’Organisation des Nations-Unies.

M.C.

Crédit image : Senderistas / Shutterstock.com

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